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Courriel ouvert aux cgt des Conseils généraux, cgt du Collectif services publics Lillois, Coordination syndicale départementale, aux Unions locale 59/62
samedi 23 août 2014, par
Militantes, militants, bonjour,
Le syndicat Cgt des Personnels du Département du Nord, vous le connaissez. C’est celui qui a fait jaser en 2009 avec la lettre ouverte de sa commission exécutive au Comité confédéral national et au Secrétaire général réprouvant le réformisme de la Cgt.
C’est ce syndicat qui alimente un blog militant depuis 2007. Blog qui relaie sans exclusive les informations "institutionnelles" de la Cgt, informe les agents départementaux, appelle à participer aux actions locales et nationales, exprime sa solidarité avec les luttes ouvrières (les Contis et Xavier, Good’Year, Sncf, Toyota, etc), encourage systématiquement les cégétistes mis en difficulté, défend la liberté syndicale, dénonce l’entrave y compris vis-à-vis d’autres organisations (refus de la ville de Lille d’accepter les listes Solidaires aux élections), accuse le gouvernement socialiste d’être responsable de la montée du fascisme par ses trahisons répétées, tacle Martine Aubry expulsant les Roms à la veille de festivités (Lille 3000, Inauguration du stade Pierre Mauroy), réprouve l’union départementale (UD) de Paris quand elle maltraite les sans-papiers de la Bourse du Travail, condamne les "opérations" militaires colonialistes de la France (Lybie, Mali), soutient Aurore Martin, militante basque livrée par Valls à la police espagnole,etc.
Le syndicat Cgt des Personnels du Département du Nord, c’est celui qui, dans la Fédération des services publics compte le plus d’adhérents (578 en juillet ) parmi les organisations des Conseils Généraux (cf. état de la syndicalisation - juillet - document fédéral) [1]. Ses adhérents ne lui sont pas venus par hasard et ont doublé ces trois dernières années notamment par une défense continue et effective des assistants familiaux (50% des effectifs) et également par le refus de la professionnalisation de l’activité syndicale dans notre organisation (les autres font comme elles veulent).
Les militants y compris le secrétariat général s’engagent à rester au moins 50% sur leur temps de travail. Les collègues apprécient des syndicalistes qui bossent réellement avec eux dans les services et se méfient des permanents qui distribuent des tracts électoraux prétendant leur expliquer ce que travailler veut dire.
Le syndicat Cgt des Personnels du Département du Nord, c’est le syndicat qui défend les oubliés, remet en cause le dévoiement des missions de l’action sociale, dénonce le contrôle et le flicage institutionnels de la misère, condamne la maltraitance et la cruauté du management libéral, affronte la haute administration et conteste, le cas échéant, l’utilisation de l’argent public.
C’est le syndicat qui se préoccupe de la défense des mineurs isolés étrangers et milite pour les Assistants familiaux au statut précaire suscitant la réprobation de syndiqués corporatistes. Ce syndicat privilégie l’action dite directe, évitant la délégation de pouvoir et impliquant les agents concernés dans les luttes.
Ce syndicat ne fait pas de cartes pour des cartes, pas d’adhésions post-it, pas d’adhérents pour du pognon. Il se moque des cotisations et de son score aux élections professionnelles. Ce syndicat milite et ses meilleurs élus CAP travaillent quasiment à temps plein et ne se servent que du temps concernant leur mandat et les instances du syndicat.
Hérésie, ce syndicat défend depuis des années et parfois durant des années, des agents non-syndiqués et ils ont été nombreux. Quelle irresponsabilité !
Ce syndicat n’a jamais eu de temps à perdre dans les réunions de permanents des Unions locales ou l’Union départementale mais a toujours accepté de mandater un syndiqué intéressé par ces réunions. À défaut de retours et de compte-rendus par ces mandatés, l’activité de ces réunions n’a jamais pu être véritablement constatée. Mais nous prenions connaissance avec intérêt de tout document de travail qui parvenait dans notre boîte mail. En cas de panne d’inspiration de leur part, c’est notre syndicat qui a rédigé à la va-vite des textes repris par les collectifs locaux ou les quotidiens nationaux.
Côté "matin brun" et "d’où-qui-pue-donc-tant" ? C’est encore pis ! Nous ne ménageons pas les socialistes qui jouent depuis les années 85 avec l’épouvantail "vote FN" pour accéder au pouvoir ou pour y rester. Nous respectons les camarades qui oeuvrent dans la structure intersyndicale de lutte contre le fascisme « Visa », mais dénonçons les écarts dans l’organisation entre la pratique quotidienne et les campagnes contre l’extrême-droite. On a bien compris le message, il ne faudrait pas détourner d’éventuels électeurs de la Cgt le 4 décembre prochain en tenant des propos clairs. Les électeurs d’extrême-droite peuvent être éduqués nous dit-on, et puis voter dans l’entreprise, c’est différent, on ne fait pas de politique. Mais la gangrène s’insinue et gagne de plus en plus de terrain à l’intérieur de la Cgt.
Nous disons clairement aux électeurs FN, dégage ! et ne vote pas pour nous. À quoi bon expliquer aux nostalgiques des ordres forts et liberticides, que leur souhait d’interdire grèves et manifestations, museler la critique, exclure, ouvrir des camps de travail pour mater les contestataires, mener des opérations en bande contre les arabes ou les roms, instaurer un service obligatoire de travail de tout ce que la France compte de « profiteurs », de « parasites », ne seront pas les solutions "à leurs inquiétudes, à leurs frustrations, à leur sentiment de déclassement" si, au bout du compte, ce sont eux qui répandent sournoisement leur fiel dans la Cgt ?
On ne nous verra pas (on ne nous a jamais vu, on ne nous aurait jamais vu) aller "chercher les voix "une à une" !
Ce syndicat militait mais c’est terminé, car depuis la démission de ses secrétaires le 17 mars dernier, il subit une offensive mortelle (pour tous) emmenée par une faction minoritaire mais sous protection ; alliance aux convictions hétérogènes, jalouse de son temps syndical (qu’elle a fait exploser en 2013 sans en référer à la commission exécutive et pour une activité syndicale médiocre), de ses privilèges, de ses horaires confortables, de ses remboursements et de ses mandats. Faction donc, protégée par ses alter ego départementaux et fédéraux.
Après avoir tenté d’annuler notre congrès programmé en début d’année pour le 12 juin - pour carences en matière de vie syndicale et malgré une rencontre cordiale FD, UD, Sg intérimaire et ex-Sg.
Après avoir essayé d’y foutre le bordel en y invitant les gros bras du syndicat PTRI Cgt - avec la bénédiction de l’UD et de la Fédération des services publics - cette clique largement battue aux élections (99 voix contre leur maintien en commission exécutive - 18 refus de participations aux votes) se voit promue et est imposée à la direction de notre syndicat dans le cadre d’une mise sous tutelle fédérale en vertu d’un article fédéral scélérat. Habitués à refuser l’arbitraire d’où qu’il vienne, nous contestons à la fédération ses méthodes . et sa décision et l’assignons devant le Tribunal de grande instance de Bobigny le 4 septembre prochain.
Nos tares et nos crimes ? Les cotisations sont payées, nous renseignons Cogétise, la trésorerie est au carré, le bureau se réunit douze fois par an, la commission exécutive - composée jusqu’en juin de 49 membres - se réunit mensuellement, l’Assemblée générale (AG) élit le bureau, la Commission exécutive et le Secrétariat général chaque année. Le temps syndical ? Il est réparti entre une cinquantaine de militants, d’élus et de syndiqués. Nous réunissions de nombreux groupes de travail où chaque syndiqué pouvait s’inscrire. Pourtant l’UD et la Fédération des services publics (FD) invoquent des "carences de vie syndicale", puis chargent la barque au fil de l’eau et parlent "de dysfonctionnements",« d’un dysfonctionnement interne » dans le courrier à l’employeur, jusqu’à la requalification par l’UD en « dysfonctionnements graves ». Le patron territorial ne fonctionne pas autrement quand il descend un collègue, une équipe, un service, un directeur. Où et quand en ont-ils fait la preuve ? Ces carences, pour lesquelles il n’existerait pas de termes assez durs (des saloperies laissait échapper Vincent Delbar, Secrétaire départemental, au sujet de la déclaration de démission des secrétaires générales), elles n’ont pas existé. Alors pour imposer leurs pantins à la direction de notre syndicat, ils répètent à tous : on vous dit que c’est grave !
Oui c’est grave, nous ne plions pas devant des planqués, nous envoyons balader les élus communistes-maison quand ils se comportent en supplétifs du PS pour conserver leurs strapontins et dégoûtent un peu plus leurs électeurs, nous fonctionnons sur la base de la défense des salariés et sans compromis avec le patron. Bien sûr que c’est grave !
En raison de notre résistance, la tutelle et le groupe de travail n’arrivaient pas à grand chose par leurs propres moyens malgré la destruction de nos archives en lignes, des preuves de notre activité et
du blog des ASSFAM créé il y a moins d’un an, déjà cité par deux fois par la revue "AssMat" (Novembre 2013 et n° 130 Août-Juillet).
Mais ainsi que l’écrit un camarade dans sa lettre ouverte à la fédération des SP : "nous sommes le nombre, nous avons l’énergie, nous avons les idées, une solidarité et une chaleur humaine formidables, et le bon droit de notre côté pour faire bonne mesure". Et nos bourreaux gesticulaient dans le vide.
C’est alors que l’employeur est venu les secourir, changeant les serrures des locaux, bloquant nos courriers, notre correspondance et instaurant en collaboration avec le groupe de travail nommé par la fédération une véritable entrave syndicale à notre encontre (cf. lettre ouverte à Patrick Kanner).
N’obtenant pas d’écrit du patron pour justifier cette décision, nous avons improvisé un référé-liberté. Bah, nous avons seulement pu constater que les rapports (et connivences) de classe sont bien tels que nous les analysions. Même si, au final, ça fait tout de même un peu cher la validation pratique de la théorie (cf. rejet de la requête sur l’air du n’y-revenez-pas).
Cet épisode nous a donné l’occasion, lors de l’audience, d’assister à la justification et à la défense par l’avocat patronal des règles de vie rédigées par le Nouveau syndicat du patron en collaboration avec la DGARH.
Tout ceci nous confirme que nous faisons bien face à un complexe mêlant le NSDP (Nouveau Syndicat du Patron) et le NSAP (Nouveau Syndicat Assisté du Patron). Rien, évidemment, n’obligeait l’autorité territoriale à choisir nos marionnettes, mais l’occasion était trop tentante. Pour maintenir une phalange de putschistes au pouvoir jusqu’aux élections, les autorités justifient ainsi à posteriori le putsch en lui accordant toute légitimité. Reste que c’est bien la fédération des services publics de la Cgt qui a sciemment organisé le deal que notre patron socialo-communiste s’est empressé de sceller...
Quel est leur programme ?
Leur "unique objectif" annoncé dans leur courrier du 5 août aux syndiqués : "améliorer les conditions de travail au sein de la collectivité".
C’est sûr ça va changer la couleur du syndicat. Ça a moins de gueule que de respecter les préambules des statuts confédéraux qui parlent encore - même si c’est pour le folklore - d’antagonisme fondamental et de conflits d’intérêts entre salariés et patronat entre besoins et profits, de combat contre l’exploitation et du caractère de classe de l’activité militante cégétiste. Au passage, une « saloperie », un dysfonctionnement grave : Le Paon l’ignore aussi....
Alors, militantes et militants, on ne vous écrit pas pour obtenir votre soutien, certains d’entre-vous se sont déjà manifestés, certains désolés, d’autres témoignant leur indignation et leur sympathie.
Parmi ceux gravitant autour de l’UD du Nord, du Front de gauche, élus municipaux d’appoint dans des majorités socialistes, un bon nombre d’entre vous nous répondra qu’une fois de plus nous ne sommes pas dans le bon topic (erreur Emmanuelle : il y a entrave syndicale de la part d’un patron PS d’une grosse collectivité territoriale contre des élus Cgt) ; vous nous cracherez dessus en bande, en chapelle, en église, c’est confortable, ça vous tiendra au chaud, peinards. Nous serons des salauds, des traîtres.
Oui sans doute, de votre point de vue, et vous aurez raison car nous savonnons bien la planche sur laquelle les permanents et les bureaucrates prospèrent. En laissant advenir en toute connaissance de cause ce qu’ils font mine de dénoncer et les concerne de moins en moins.
Pour les militants des Cgt des Conseils Généraux, c’est différent, vous découvrez aujourd’hui le lynchage que nous subissons, vous ne nous connaissez qu’à travers nos contributions et notre travail par exemple dernièrement sur la protection sociale complémentaire (PSC). Le patron est
au demeurant content de voir arriver la tutelle car nous étions sur le point de déposer le dossier chez le procureur. Ouf ! une contrariété écartée.
Camarades des Conseils généraux, nous vous alertons. Nous vous mettons d’autant plus en garde si vous connaissez pareillement des difficultés à établir vos listes en particulier avec le syndicat PTRI. Attention ! Voilà comment la Cgt est en train de reprendre la main sur ses orgas les plus offensives (cf. l’article d’où-va-la-cgt ?) et, croient-ils, les plus "juteuses".
Pour notre part, résistants, indomptés, insoumis, sans dieu tutélaire et sans parti hormis celui des humbles et des démunis, ayant toujours mordu les mains qui feignaient de nous nourrir et qui tentaient de nous flatter, nous remontons sans louvoyer le vent debout, nous ne plions pas et, perdants-perdants ou victorieux-perdants devant le Tribunal de grande instance, nous continuerons inlassablement de déblayer consciencieusement le terrain "pour qu’on sache".
Car la militante, le militant sincère :
"comment, par qui il fut encore précipité, il faut qu’il le sache, il peut l’entendre dire, être patient devant la vérité, puisqu’il est immortel. L’ennemi serait qui flatterait, bâtirait de fausses légendes soi-disant révolutionnaires,aussi criminel que le cartographe qui, pour les combattants de demain, ferait des graphiques menteurs."
P.O. Lissagaray. Histoire de la Commune de 1871.
Salutations militantes.
Le Secrétariat général, le Bureau, la Commission exécutive (hors les 2 ou 3 membres du prétendu "groupe de travail") élus le 12 juin 2014.
[1] (document retiré : non communicable fait apparaître le nombre de syndiqués de toutes les Cgt territoriales - le demander par courriel)
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